Il a parlé, sur son site, d’un cours hors des sentiers battus. Ainsi s’engage l’aventure d’un couple intrigué et d’un déplacement peu banal : de Genève à Montréal.
Tout commence par la visite de l’antre et des créations de l’artiste Philippe. Nous voilà pleinement engagés dans la démarche. S’ensuivent trois jours vertigineux à s’échiner sur une bataille, physique et mentale, le nez et le faciès parfois couverts de poussière de cette matière brute qu’il s’agit de maîtriser, sous la férule du maître. Lui reste stoïque, rivé sur la finalité de l’exercice; il reprend les élèves déconcentrés, toujours attentif à la progression de l’un et de l’autre et prêt à soutenir les mains peu habiles. Les coupes méthodiques s’enchaînent, égrenées d’explications savantes et nécessaires. C’est un marathon de l’engagement et de la pensée, de la découverte également, convoquant et interpellant la résistance physique. Où va-t-on échouer, au terme de cette aventure ? En finalité, rien de moins que sur un horizon nouveau ouvrant toutes les perspectives de la création, sublimée d’une approche méthodologique robuste. La cerise sur le gâteau ? Au terme de la fin du cours et de l’épuisement, la démonstration du maître sur les esquisses façonnées tout au début, en exercice libre : par quelques coups d’instruments portés ci et là, il projette sur ces frêles réalisations l’illumination d’un acquis, celui du cours, et démontre en quelques gestes tout le potentiel à y ajouter. La démonstration apparaît : le fondement est et reste l’acte créateur, même s’il est maladroit, mais, renforcé de la compréhension conceptuelle et technique acquises, il en transcende l’expression et la réalisation.
Alors, quelle conclusion porter ? Tout simplement, un grand merci, Philippe, de ce magistère et de cette aventure, ou plus exactement, ce morceau d’anthologie. Ton approche est réellement hors du commun et une clé fondamentale à la compréhension de la sculpture.